Tendances marché - fiscalité
Quel montage fiscal pour devenir rentier ?
Publié le 30/06/2017Vous souhaitez devenir rentier grâce à l’investissement immobilier locatif ? Découvrez les différents montages fiscaux qui permettent d’alléger sensiblement vos impôts.

Quel montage fiscal pour devenir rentier en location vide ?
Si vous avez choisi l’investissement immobilier en location vide, vous relevez de la fiscalité des revenus fonciers. Différentes charges sont alors déductibles. Parmi elles : les travaux et les intérêts de l’emprunt qui financent votre achat.
Vos charges sont supérieures aux loyers perçus ? Dans ce cas, les déficits fonciers s’imputent sur les revenus globaux et ainsi, votre impôt diminue. Notez que vous pouvez également profiter de dispositifs de défiscalisation très intéressants. La loi Pinel* vous permet par exemple d’investir dans un programme immobilier neuf en bénéficiant, sous conditions, de substantielles réductions d’impôt.
Quel montage fiscal pour devenir rentier en location meublée ?
Vous préférez investir dans des locations meublées ? Dans ce cas, vous serez imposable au titre des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Ainsi, vous avez la possibilité d’amortir jusqu’à 90 % du prix de revient de l’investissement, et d’obtenir des revenus locatifs sans imposition pendant une longue période, une fois l’emprunt terminé.
Du fait de la location meublée, il sera possible d’amortir l’immobilier et les meubles. Pendant le crédit, ces amortissements seront mis en réserve au titre de l’article 39 C du CGI et lorsque le crédit va se terminer, cette réserve va être utilisée pour ramener vos loyers futurs à zéro. Dès lors, deux options sont possibles :
- Opter pour le régime réel avec le statut LMNP* (Loueur en Meublé Non Professionnel). Ici, vous déduisez les charges (intérêts de l’emprunt, travaux…) et l’amortissement des recettes locatives. Ces dernières peuvent donc être réduites à zéro et donc, échapper à l’impôt. Le deficit ainsi généré sera imputable sur les éventuels revenus BIC non professionnels de même nature, ou bien reporté pendant 10 ans.
- Choisir le statut en LMP (Loueur en Meublé Professionnel), implique d’être inscrit au registre du commerce et des sociétés (RCS) en qualité de loueur professionnel et de réaliser des recettes annuelles supérieures à 23 000 € ou représentant au moins 50% des revenus de l’investisseur. Dès lors, si la déduction des charges laisse apparaître un déficit, il est déductible de vos revenus globaux (et pas seulement des revenus BIC), ce qui réduit votre impôt. L’acquisition en LMP permet également de faire entrer les biens dans le régime des plus-values professionnelles. Ainsi, vous bénéficiez d’une exonération totale des plus-values au bout de 5 ans si vos recettes ne dépassent pas les 90 000€ par an.
En immobilier locatif meublé ou non meublé, différents dispositifs fiscaux optimisent votre imposition. Mais ces régimes obéissent à des règles précises. Pour déclarer vos loyers en toute sérénité et choisir le meilleur statut fiscal, il est préférable de vous faire accompagner par un professionnel de l’immobilier.
Crédit photo : Photo Fotolia – Auteur : alfexe
Le non-respect des engagements de location entraîne la perte du bénéfice des incitations fiscales. L’attention de l’acquéreur est attirée sur les risques afférents à un investissement locatif (ex. : non-respect des conditions d’octroi de l’incitation fiscale, y compris des conditions de mise en location, absence de locataire, loyers impayés, évolution défavorable du marché locatif) susceptibles d’entraîner la perte du bénéfice des incitations fiscales et/ou la remise en cause de l’équilibre financier de l’investissement.
*Le statut LMNP est ouvert au contribuable qui affecte des logements à une location meublée et dont les revenus de ces locations ne dépassent pas 23 000€ TTC par an et 50% de leur revenu global.
L’activité de Loueur en Meublé Non Professionnel relève fiscalement de la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux définis à l’article 34 du Code Général des Impôts. En outre le dispositif LMNP dans le cadre de l’acquisition d’un logement neuf situé dans certaines résidences gérées et qui est donné en location à un gestionnaire au travers d’un bail commercial d’une durée de 9 ans minimum permet sous conditions de récupérer la TVA.
*Le dispositif dit PINEL est codifié à l’article 199 novovicies du Code Général des Impôts, modifié par LOI n°2021-1900 du 30 décembre 2021 – art. 75 (V). Il est réservé aux contribuables domiciliés en France qui acquièrent avant le 31 décembre 2024, un logement neuf ou en l’état futur d’achèvement résidence respectant les labels énergétiques en vigueur et qui est destiné à être loué nu à titre de résidence principale à des locataires présentant un niveau de ressources limité et moyennant des montants de loyers également plafonnés.
En Métropole, le taux de la réduction d’impôt est fixé à : a) 12 % lorsque l’engagement de location est pris pour une durée de six ans pour les acquisitions réalisées jusqu’au 31/12/2022. Par dérogation, ce taux est fixé à 10,5 % pour les acquisitions réalisées en 2023 et pour les constructions dont le permis de construire a été déposé cette même année ; il est fixé à 9 % pour les acquisitions réalisées en 2024 et pour les constructions dont le permis de construire a été déposé cette même année ; b) 18 % lorsque l’engagement de location est pris pour une durée de neuf ans pour les acquisitions réalisées jusqu’au 31/12/2022. Par dérogation, ce taux est fixé à 15 % pour les acquisitions réalisées en 2023 et pour les constructions dont le permis de construire a été déposé cette même année ; il est fixé à 12 % pour les acquisitions réalisées en 2024 et pour les constructions dont le permis de construire a été déposé cette même année. Par dérogation, le dispositif Pinel première version, pourra, toutefois, continuer à être accessible au cours de 2023 et 2024, si certaines conditions sont réunies : il s’agit du dispositif PINEL PLUS.
L’engagement de location peut être prorogé pour atteindre une durée de 12 ans. La prorogation de l’engagement de location ouvre droit à une nouvelle réduction d’impôt. Le pourcentage de réduction est calculé dans la limite des 2 plafonds suivants : 300 000 € par contribuable par an, 5 500 € par m² de surface habitable. Le nombre de logements éligibles est limité à 2 biens achevés par an (la date d’attestation d’achèvement des logements faisant foi). Le contrat de location doit être signé dans les 12 mois suivant la date d’achèvement de l’immeuble ou de son acquisition si elle est postérieure. L’éligibilité au dispositif de réduction d’impôt dépend du lieu de situation du logement. En outre les logements acquis à compter du 1er janvier 2015 peuvent être donnés en location à des ascendants et des descendants, si ceux-ci n’appartiennent pas au foyer fiscal. La réduction d’impôt est accordée au titre de l’année d’achèvement du logement, ou de son acquisition si elle est postérieure, et est imputée dans un premier temps sur l’impôt dû au titre de cette même année, puis sur l’impôt dû au titre de chacune des années suivant la période de son engagement de location à raison d’une fraction (1/6e ou 1/9e) de son montant total au titre de chacune de ces années, sans report possible en cas d’insuffisance d’impôt. Le bénéfice de cette incitation fiscale entre dans le calcul du plafonnement global de certains avantages fiscaux prévu à l’article 200-0 A du CGI. (au 1er Janvier 2019, 10 000€ par an par foyer fiscal hors investissement outre-mer et Sofica).
Comme toute acquisition immobilière, réaliser un investissement locatif suppose d’apporter une attention particulière notamment de s’assurer de votre capacité d’emprunt.
Par ailleurs et pour calculer la rentabilité escomptée d’un investissement immobilier, il convient de prendre en compte le contexte fiscal (se renseigner sur les taxes locales applicables dont la taxe foncière, sur votre régime fiscal concernant les revenus locatifs et le cas échéant l’IFI – impôt sur la fortune immobilière…), le contexte économique (vérifier le niveau des loyers pratiqués dans le secteur qui peuvent être inférieurs au plafond des loyers du dispositif PINEL, et plus généralement tenir compte des intérêts d’emprunt, des charges de copropriétés non récupérables, du coût de l’assurance propriétaire non occupant, des éventuels frais de gestion…).